vendredi 19 juillet 2013

Je suis rentrée... icitte.

Allô !

Quel étrange sentiment de se dire que ceci est très certainement mon dernier article...
Je suis arrivée sur le sol parisien à 8h22 le 16 juillet, très exactement. Hier on était le 18, ça fait 11 mois que je suis partie. Enfin, ça aurait fait 11 mois. (m'enfin, on va pas chipoter, si ?)

Samedi, je suis retournée à la Poste pour envoyer un paquet en France (j'ai ainsi gagné 5kg à mettre dans mes valises) et je suis allée à la bibli' rendre des livres pour la dernière fois (et pas en retard cette fois !). Ce sont des chemins tellement habituels pour moi, j'avais du mal à réaliser que je les faisais pour la dernière fois. En fait, je n'ai réalisé vraiment qu'à l'aéroport, le lundi.
En fin d'après-midi, je me dirige vers le cimetière de La Côte-Des-Neiges, que je longe pour aller au Mont-Royal. Il est très beau ce cimetière, dommage que je n'aie pas eu le temps de le visiter vraiment... Au Mont-Royal, direction le Lac Aux Castors ! En travaux tout le long de l'année, ils en ont terminé es restaurations il n'y a pas longtemps, je ne pouvais vraiment pas rater ça ! Avec des amis, on se trouve un coin d'herbe à l'ombre et c'est le Pique-Nique Time ! Moment très agréable à rire, papoter, regarder des enfants être heureux, et passer de président à trou duc en moins de deux. Nous étions tellement bien que nous sommes restés bien après que la nuit soit tombée... Et puis, tiens, si on allait au belvédère ? Proposition approuvée et nous nous levons pour nous diriger vers cette grande terrasse avec une vue imprenable sur le centre-ville. Instant magique et nostalgique, car je sais que je ne le reverrai pas (ou bien pas de sitôt... mais qui sait ?).


Lac Aux Castors !

Dimanche matin, je fais des pancakes. On les mange en dessert avec du sirop d'érable... Comme c'est agréable ce genre de clich ! Le reste de la journée s'est passé entre tris, cassage de tête pour faire les valises, passage express au marché Jean Talon pour acheter cidres de glace et sirops d'érable, et le soir, rendez-vous avec des amis pour mon dernier resto, la meilleure poutine de la ville.... (attention grosse annonce à suspens, je sais que vous l'avez attendu toute l'année...) Poutineville ! Et oui, pas vraiment une surprise en fait, c'était ça ou la Banquise, hein... Mais bon, j'ai une préférence pour celle-ci.
Après la poutine, nous allons dans un super bar pas trop loin, le Nacho Libre, avec des affiches de lutteurs mexicain sur les murs, des vidéos étranges sur des écrans plats, une télé où jouer à Mario Party et (le must du must) des tables en balançoire !
Je dois dire que j'ai passé une excellente dernière soirée à Montréal. C'était simple et à la fois original (bon ok, peut-être pas si original que ça la poutine.... mais quand même, euh!), tout comme j'aime. En plus, j'ai eu un super débardeur une super camisole customisée en direct par mes amies, j'suis super contente ! :D



Lundi matin, je ne réalise toujours pas. Mes valises sont faites, mes tiroirs sont vides, mon placard est désert. Mais pourtant, je ne réalise pas. Je fais le ménage à fond dans ma chambre (ça faisait longtemps...) et je sors imprimer mon billet de train à l'imprimerie du coin. En me tendant la feuille, la madame me demande : "Ah, vous rentrez chez vous ? ça ne va pas vous manquer le Québec ?". Là, ça commence à faire tilt. Je sens comme un coup de poing révélateur tout au fond de ma poitrine. Est-ce que ça va me manquer ? Oh putain d'ostie de criss de tabarnak... Oui, ça va me manquer.

La rue Jean Talon, ô combien de fois faite à pieds, par tous les temps, à toutes les heures !
Les bus avec leurs petites ficelles jaunes.
La ligne bleue, pour aller à l'université.
La ligne orange, toujours en panne !
Les changements à Berri-Uquam.
Le Vieux Port, par tous les temps aussi !
La place des Arts, avec tous ces superbes spectacles, tant à l'intérieur que sur la place des festivals.
La neige, la slush (et oui, même la slush !)
Le Centre Eaton, le Complexe des Ailes, la place Montréal Trust... Je commençais à peine à me repérer là-dedans !
La rue Ste Catherine.
Les musées.
Les restos et les bars à découvrir.
La poutine.
Les gens, tous différents.
L'accent et les expressions.
Le Mont-Royal.
Le St-Laurent.
Les tounes "à texte" québécoises.
Les courses à Jean Coutu et à Dollarama (pèlerinage obligatoire avant de partir!)
Tadoussac, la Gaspésie, l'Abitibi, le lac St-Jean, Toronto, Ottawa, Vancouver, les US.
La coloc.
Le jardin et la terrasse.
Les amis.
La vie.

Tous ces détails qui m'ont accompagnés pendant presque un an, qui font le charme de Montréal et que je ne veux tellement TELLEMENT pas oublier.


Dernière image de la ville...


Et puis, c'est l'heure. Deux amies m'accompagnent à l'aéroport, mais mon cerveau fait une sorte de blocage : j'y suis tellement allée, à cet aéroport ! C'est juste une fois de plus, ce n'est toujours pas pour moi... Je ferme la porte de ma chambre machinalement, sans regarder, comme je fais toujours en partant de la maison. De toute façon, j'ai le pressentiment que si je la vois, si vide comme à mon arrivée, je vais craquer. J'enlève mes clés de mon porte-clé, et je les dépose sur la table de la cuisine. Bizarre. En sortant de la maison, je barre la porte comme si de rien n'était, comme si j'y revenais en fin de journée. Dans la voiture, je regarde par la fenêtre. Marde. C'est la dernière fois que je vois notre escalier jaune et mauve, notre rue, notre quartier. Mais est-ce que je m'en rends compte sur le coup ? Je ne suis pas sûre de le vouloir.

Arrivées à l'aéroport, mauvaise nouvelle : l'une de mes valises est trop lourde, je dois enlever mes canes de sirop d'érable... Quel malheur ! Avant de m'engager dans la ligne pour passer la douane, c'est le temps des au-revoirs. Là, je réalise et je craque. J'aime pas les au-revoirs, j'aime pas les dernières fois. Je me mets à espérer que l'avion soit retardé, annulé... Avec la chance que j'ai, c'est tout-à-fait possible.
Mais non : aucun problème à la douane (c'est un miracle vu toutes les affaires que j'avais), l'embarquement se fait sans soucis, l'avion décolle à l'heure.
Marde.




Après 3 films et juste un peu de somnolence, on atterrit déjà à Paris-Charles de Gaule. Je récupère mes valises (personne ne m'aide avec ma grosse de 26kg, évidemment). Je trouve la gare, je trouve mon quai, et me voilà dans le train qui me ramène ici. Le retour devient vraiment réel.

J'ai eu une révélation : ce retour, aussi triste et déprimant pourrait-il paraître, est comme la dernière page d'un livre génial. On a capoté en le lisant, et on voit bien que c'est la dernière page. On la lit doucement, avec un serrement au cœur, mais on finit par fermer le livre. C'est une belle fin, on est vraiment heureux d'avoir lu ce livre, et on va le conseiller. Et puis, qui sait, l'auteur va peut-être faire une suite ?


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- Question ultra-existentielle du jour : C'est-tu la canicule en France aussi ?
- Note pseudo-philosophique du moment : Patapouf. Montréal c'est cool (discours commémoratif de l'année écoulée).
- Chanson à avoir dans la tête absolument : Jeanette - Porque te vas

4 commentaires:

Steffy a dit…

Lac aux castors trop beauuuu !

Allé difficile retour j'imagine.. .. mais ns sommes contentes, ns ici de te retrouver..

Jsuis dans la voiture à t'attendre et le suis donc occupé avec cette agréable lecture !
Merci pr tous tes articles ! <3

Mandy a dit…

La meilleure poutine évidemment...

Tu as eu le courage de faire ce blog jusqu'au bout... Mieux que moi x)

Et puis, le vol retour qu'on ne veut pas prendre n'est jamais ni retardé ni annulé, c'est ça la chance x)

Et puis, je viens d'avoir les larmes aux yeux en pensant à mon propre retour en lisant tes lignes.

Et puis, le livre, c'est une belle conclusion. Merci de l'avoir partagé avec nous :)

PS: Aujourd'hui est ma fête nationale, la fête nationale belge. Je me sens bien chez moi mais il y a toujours un petit bout de soi qui reste aux endroits où on a voyagé et vécu des moments extraordinaires. <3

Tâtishêry a dit…

Pourquoi ce serait le dernier article?
Maintenant c'est "ici" qui est devenu une sorte de là-bas. Et plein de choses vont te sembler curieusement aussi familières que de vieilles pantoufles qu'on remet et en même temps aussi "exotiques", différentes et curieuses que ce tu as vécu à Montréal.
Et peut-être que ton nouveau regard sur ta ville et ton pays peut aider des étudiants de Montréal à s'adapter à la vie dans une ville de France...

Anoushou a dit…

Oh cet article m'a donne envie de pleurer... Mais cheer up Dede chou, sois fiere de toi et ce n'est pas la fin mais au contraire, la suite de fabuleuses aventures!!

Love ya! <3